Union des syndicats SUD/Solidaires d'Aubervilliers
28 Mars 2020
Communiqué de l’Union Locale Solidaires de la Ville d’Aubervilliers du 27 mars 2020
Jeudi dernier, au 3ème jour du confinement annoncé par M. Macron, une jeune femme albertivillarienne a été violemment interpellée par 7 policiers. Poussée à terre, frappée, insultée, tazée, et mise en cellule pour une heure, sous les yeux de son petit frère, l'intervention lui aura valu 5 jours d'I.T.T (séquelles psychologiques et physiques : trauma épaule gauche et poignet droit, des hématomes et des douleurs de la cuisse gauche). Elle était en train faire des courses pour son nourrisson.
Cette arrestation n'est qu'un des exemples de ce qui se passe aujourd'hui dans nos quartiers. L'ensemble de la population albertivillarienne, y compris les très jeunes enfants, est confrontée quotidiennement aux violences policières, et leurs auteurs agissent en toute impunité.
Nous ne sommes pas tou⋅tes égales face au confinement. À Aubervilliers, beaucoup de familles se retrouvent coincées dans des appartements trop petits, quand elles ont un toit. Un certain nombre d'entre elles n'ont plus de revenus. D'autres sont obligé⋅es d'aller travailler malgré le virus. Les personnes sont contraintes à des heures de queue devant les bureaux de poste pour retirer leur revenu hebdomadaire.
Alors, oui, l'urgence sanitaire nécessite le moins de mouvement de population possible. Dans ce cas, le gouvernement aurait dû décréter la fermeture de toutes les entreprises non immédiatement essentielles et notamment l'ensemble du BTP dans lequel on retrouve beaucoup d'albertivillarien⋅nes – en assurant à tou⋅tes un revenu minimal inconditionnel permettant de vivre décemment. À la place, le gouvernement a choisi le maintient de la production et des profits, ainsi que de donner les pleins pouvoirs sur nos déplacements dans l'espace public à une police qui agissait déjà largement impunément.
La crise sanitaire ne peut être utilisée comme un prétexte à l'accroissement des violences policières que sont contraint⋅es de subir les habitant⋅es d'Aubervilliers. Nous condamnons vivement ces violences. Et nous demandons :